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Si l'argent parlait, pourquoi ne parlons-nous pas d'argent ?

  • FSEAP
  • il y a 22 heures
  • 4 min de lecture

Si vos finances vous empêchent de dormir, vous n’êtes pas seul. Près de la moitié des Canadiens perdent le sommeil à cause de préoccupations financières. L’argent parle vraiment. Et quand il le fait, pour beaucoup d’entre nous, il raconte des nuits à tourner et retourner dans son lit, des doigts rongés jusqu’au sang, et des calculs mentaux constants, épuisants et démoralisants. Café et œufs ? Supprimer les activités extrascolaires des enfants ou espérer que la fuite de la machine à laver ne s’aggrave pas ? Payer la facture d’électricité en entier ou se contenter du minimum sur la carte de crédit ? Prendre le risque d’un autre hiver avec ces pneus neige de plus en plus capricieux ?Malgré la fréquence de ce type de stress – et le fait que l’argent parle – beaucoup d’entre nous ne parlons toujours pas d’argent.

 

Pourquoi nous n’en parlons pas d’argent

Que nous le voulions ou non, l’argent fait partie intégrante de nos vies. Il constitue une base essentielle pour notre bien-être. Nous en avons besoin pour avoir un toit, mettre de la nourriture sur la table, accéder à des opportunités, prendre soin de nos proches et satisfaire de nombreux besoins physiques, émotionnels et sociaux.

 

C’est peut-être pour cela qu’il peut être si difficile d’en parler : il touche aux fondements mêmes de nos vies. D’autres raisons expliquent pourquoi parler d’argent peut sembler tabou :

  • C’est souvent considéré comme une affaire privée. Beaucoup d’entre nous ont été élevés à croire que parler d’argent est impoli, voire honteux. En parler ouvertement peut sembler violer une règle implicite.

  • L’argent est lié à notre estime de soi et à notre statut social. Dans notre histoire évolutive, obtenir plus de ressources signifiait sécurité, survie et attractivité. Aujourd’hui, parler d’argent – surtout du stress financier – peut sembler risqué, comme s’exposer au jugement des autres. Sur les réseaux sociaux, cette pression peut être encore plus forte.

  • C’est associé à des émotions fortes (honte, culpabilité, peur). Selon ce que nous avons appris et nos croyances sur l’argent et notre capacité à le gérer, nous pouvons être mal à l’aise pour en parler, même avec nos proches.

  • C’est ancré dans nos normes culturelles et sociales. Dans certaines cultures, parler d’argent peut être considéré comme vantard ou impoli. Les hommes ressentent souvent plus de pression pour montrer leur compétence financière, tandis que les femmes sont souvent socialisées pour éviter ces conversations.

Sans surprise, nous hésitons à avoir les conversations financières importantes.

 

Pourquoi en parler est essentiel

Pourquoi risquer des échanges gênants ou inconfortables, ou s’exposer à un jugement, de l’anxiété ou un conflit ?Ne pas parler de finances peut nuire à la gestion financière et provoquer des conflits relationnels. Cela augmente aussi le stress financier, qui affecte notre bien-être. Même si nous n’en parlons pas, l’argent influence nos pensées et nos émotions.À l’inverse, parler de finances renforce la confiance et la culture financière, aide à prendre de meilleures décisions, et améliore la gestion de l’argent. Cela accroît le contrôle sur sa vie, réduit l’anxiété et fait sentir moins seul. Les conversations ouvertes contribuent aussi à réduire la stigmatisation et à traiter des inégalités systémiques, par exemple grâce à la transparence salariale et l’accès à l’éducation financière.

 

Comment aborder le sujet

Que vous souhaitiez vous aligner avec votre famille, gérer les inégalités de revenus ou différences de dépenses avec des amis, ou communiquer avec vos collègues sur les frais, voici quelques conseils.

 

Dans la vie personnelle :

  • Réfléchissez à ce que l’argent signifie pour vous. Avant d’aborder le sujet, identifiez vos valeurs : sécurité, liberté, statut, estime de soi ? Quelles émotions cela suscite-t-il ? Quelles sont vos habitudes financières ? Ces « scripts » influencent nos réactions lors des conversations.

  • Reconnaissez que l’argent a des significations différentes selon chacun. Commencez par l’empathie et acceptez qu’il n’y ait pas de « bonne manière » de gérer l’argent.

  • Choisissez soigneusement le moment et le lieu. Les conversations financières sont sensibles : privilégiez calme et tranquillité. Les moments stressants ne favorisent pas de dialogue constructif.

  • Prévoyez des points de suivi réguliers. Pour aligner vos finances avec votre famille ou votre partenaire, planifiez des rendez-vous mensuels ou trimestriels pour revoir vos objectifs.

  • Soyez honnête sur l’inconfort. Dire que l’on se sent anxieux ou gêné aide à ouvrir la conversation.

  • Pour les enfants : Montrez un exemple d’ouverture et d’honnêteté. Expliquez ce que l’argent peut et ne peut pas faire, comment budgéter, les avantages et risques liés aux cartes de crédit. Évitez de parler constamment d’argent ou de partager excessivement votre stress financier. L’objectif est d’informer et d’autonomiser.


Dans la vie professionnelle :

  • Normalisez la transparence financière lorsque c’est possible. Soyez ouvert et soutenez des structures salariales claires. Cela profite à tous, surtout aux groupes sous-représentés.

  • Soyez ouvert mais professionnel. Partagez ce qui est pertinent et respectez le contexte. Par exemple : « Cela dépasse mon budget. Pouvons-nous envisager d’autres options ? »

  • Faites vos recherches et restez factuel. Pour négocier salaire ou avantages, connaissez vos droits et normes du marché. Concentrez-vous sur les faits : résultats, données, impact de votre travail et valeur ajoutée, plutôt que sur vos sentiments.


Enfin, si vos feuilles de budget hantent vos nuits ou si vous cherchez du soutien pour gérer votre anxiété financière, contactez votre PAEF pour parler à un conseiller financier ou à un thérapeute.

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